Résumé :
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Les cannabinoïdes de synthèse (CS) sont issus de l'industrie pharmaceutique, synthétisés dans les années 2000 pour interagir avec le système endocannabinoïde dès lors que ce système a été découvert, à savoir les deux sous-types de récepteurs cannabinoïdes 1 et 2 (RCB1 et RCB2) et leurs ligands endogènes l'anandamide et le 2-arachidonoylglycérol ou 2-AG. Ces CS ont été envisagés dans de nombreuses applications thérapeutiques, mais les nombreux effets indésirables notamment psychiques apparus lors des essais cliniques ont fait abandonner cette classe pharmacologique, laissant porte ouverte au détournement de ces molécules pour un usage récréatif. La localisation des RCB1 est essentiellement cérébrale, situés au niveau présynaptique sur les neurones centraux. Leur stimulation entraîne une diminution de la libération des neurotransmetteurs, à l'origine d'effets sédatif et relaxant. L'anandamide et le 2-AG, libérés par le neurone postsynaptique lors d'une dépolarisation importante, permettent, en agissant sur les récepteurs RCB1 présynaptique, de moduler la libération des neurotransmetteurs et de s'opposer ainsi à la stimulation excessive du neurone postsynaptique. La stimulation des RCB2 situés au niveau du système immunitaire est à l'origine d'effets anti-inflammatoires. Les CS présentent une affinité pour ces récepteurs supérieure à celle du THC, et sont des agonistes totaux contrairement au THC qui n'est qu'un agoniste partiel, expliquant les effets et la toxicité plus importants observés avec ces composés en comparaison au THC. Ils sont fortement métabolisés, essentiellement par les CYP2C9 et 1A2, puis fortement glucuroconjugués avant leur élimination urinaire.
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