Résumé :
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Un fonctionnement alexithymique est suspecté parmi les sujets présentant des conduites addictives. Cette recherche a pour objectif principal de le confirmer chez les toxicomanes, et secondairement d'étudier la fréquence de la dépendance interpersonnelle et de la recherche de sensations fortes chez les toxicomanes alexithymiques. Pour ce faire, un échantillon de 143 toxicomanes répondant aux critères DSM-IV d'abus ou de dépendance aux substances psychoactives (alcool exclu), a été apparié selon les variables sociodémographiques à un échantillon témoin de 165 sujets. Les instruments utilisés sont le M.I.N.I., la TAS-20, le BDI-13, l'I.D.I. et la S.S.S. (forme V). Les résultats, aussi bien en analyses dimensionnelle que catégorielle, confirment la prévalence élevée de l'alexithymie chez les toxicomanes (40,8%), par rapport à celle des témoins (17,2%). Cette différence est obtenue grâce à la composante émotionnelle, la composante cognitive ne différenciant pas les deux échantillons. L'alexithymie apparaît comme étant thymo-dépendante. Les toxicomanes alexithymiques présentent une dépendance interpersonnelle significativement plus élevée que les toxicomanes qui ne sont pas alexithymiques, tandis que cette différence n'est pas retrouvée concernant la recherche de sensations fortes. L'auteur suggère que les thérapies de groupe axées sur l'expression des émotions pourraient être une aide thérapeutique efficace pour les toxicomanes alexithymiques. (Résumé d'auteur.)
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