Résumé :
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Les feuilles de khat se cultivent dans les régions montagneuses de la Corne de l'Afrique, dans le sud de l'Arabie et le long de la côte est de l'Afrique. Depuis des siècles, certaines populations d'Éthiopie, du Kenya, de la Somalie et du Yémen mâchent ces feuilles, en raison de leurs effets légèrement stimulants. Ce phénomène est considéré par beaucoup comme une partie intégrante de la vie sociale. Selon la tradition, ce sont surtout les hommes qui consommaient le khat lors de «rassemblements» s'apparentant à des rituels. Une heure environ après la consommation, l'usager ressent une excitation physiologique et une certaine euphorie. Une phase plus calme d'introversion intervient ensuite, jusqu'à la descente progressive, pouvant inclure agitation, irritabilité et mélancolie. Les profils de consommation ancrés au niveau culturel sont apparus à proximité des régions de production, où cette pratique a inspiré l'expression artistique dans l'architecture, l'artisanat, la poésie et la chanson. Depuis la fin du XIXe siècle, les transformations successives de l'infrastructure des transports ont ouvert de nouveaux marchés pour le khat. Plus récemment, la migration massive des populations de la Corne de l'Afrique s'est accompagnée de la propagation de l'usage du khat aux pays voisins, à l'Europe et au reste du monde. Les habitudes de consommation actuelles sont, dans l'ensemble, moins formelles et parfois plus excessives. Cette évolution peut s'expliquer par la dégradation des facteurs culturels protecteurs qui permettaient jadis de contrôler la consommation. On ignore le nombre exact de consommateurs réguliers de khat dans le monde, mais les estimations font état de 20 millions d'adeptes.
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