Résumé :
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Le jeu pathologique est caractérisé dans le DSM IV-TR comme faisant parti des Troubles du contrôle des impulsions. Il peut être également considéré comme une addiction comportementale selon les critères définis par Goodman en 1990. À ce jour, il n'existe aucune étude épidémiologique en France sur la prévalence du jeu pathologique. Notre étude évalue la prévalence du jeu pathologique dans un échantillon de 529 personnes : 368 joueurs (recrutés dans des lieux de jeu du Pari Mutuel Urbain et de La Française des Jeux) et 161 personnes en population générale. L'étude a eu lieu entre janvier 2008 et juin 2009. Nous avons utilisé comme instruments : le South Oaks Gambling Scale (SOGS), ainsi que l'échelle de Barratt BIS-10, l'échelle HAD et l'Adult Self Rating Scale (ASRS). Les résultats montrent un taux de prévalence du jeu pathologique de 1,24 % et celui du jeu à risque de 5,59 %. Dans la population des joueurs, le taux de prévalence du jeu pathologique s'élève à 9,23 % et celui du jeu à risque à 10,86 %. On retrouve une surreprésentation des hommes dans le groupe de joueurs pathologiques (88,9 %) et une fréquence importante de consommations d'alcool et de tabac. La dépression et surtout l'anxiété sont élevées : 40 % des joueurs pathologiques présentent un score d'anxiété significativement élevé. Les résultats indiquent des taux proches de ceux d'autres pays, comme le Canada. Il serait donc nécessaire de mettre en place des études de suivi de population et de patients, ainsi que des études spécifiques sur les sujets qui fréquentent les casinos, les hippodromes et qui jouent sur internet.
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