Résumé :
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Les adolescents d'aujourd'hui ont grandi dans une société où les jeux de hasard et d'argent sont très accessibles et acceptés. Avec 28,8 millions de joueurs en France en 2010, cette pratique est considérée comme banale et innocente. Les premiers résultats de l'enquête nationale sur la prévalence des pratiques de jeu menée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) montrent qu'en 2010, 1,3 % de la population présentaient une conduite de jeu problématique. Nous constatons également que malgré l'interdiction des jeux aux mineurs, l'âge moyen d'initiation au niveau international est de 11,5 ans. Or, la pratique des jeux (même non problématique) à l'adolescence est associée, entre autres, à de faibles résultats scolaires, à des comportements délictueux et à des conflits familiaux. Le jeu récréatif partage également avec le jeu pathologique des taux élevés de comorbidités psychiatriques chez l'adulte et de comportements à risque chez l'adolescent. Or les études de prévalence menées à travers le monde montrent des conduites de jeu problématique 2 à 4 fois plus élevées chez les adolescents que chez les adultes ; 3,5 à 8 % des adolescents entre 12 et 17 ans seraient des joueurs pathologiques. Cet article propose une mise au point sur la pratique des jeux de hasard et d'argent à l'adolescence et ses caractéristiques lorsque cette pratique devient pathologique. Nous abordons les aspects épidémiologiques, diagnostiques, étiologiques et thérapeutiques. En France, très peu de données existent sur le jeu problématique à l'adolescence et sur ses implications en termes de soin, de prévention et de recherche.
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