Résumé :
|
Les modifications récentes des comportements des adolescents vis-à-vis de la consommation de substances psychoactives inquiètent à juste titre les professionnels de santé : précocité des premières expérimentations, polyexpérimentations, association à d'autres conduites à risque,... Le dépistage précoce des modalités de consommation à risque d'évolution vers les conduites addictives au sens strict du terme, suppose un élargissement de la réflexion au-delà du repérage purement descriptif de ces consommations, ainsi que la recherche de facteurs associés de prédisposition et de vulnérabilité. La théorie de l'attachement, développée par Bowlby et ses successeurs, différencie plusieurs patterns d'attachement impliquant différents types de régulation émotionnelle et stratégies d'adaptation de l'individu à son environnement. Elle apporte un éclairage complémentaire à d'autres modèles de compréhension du fonctionnement psychique, et pourrait être particulièrement pertinente dans l'approche de l'addiction à l'adolescence au sens où elle met en exergue l'importance des conduites d'exploration, et leurs liens avec les relations précoces établies entre l'adolescent et ses parents. Au travers d'une revue de la littérature et de deux cas cliniques, nous avons tenté de dégager les modalités d'attachement les plus à même de rendre compte d'une vulnérabilité accrue des adolescents à s'engager dans des conduites addictives au décours des premières rencontres avec le produit. Le repérage et l'identification de ce facteur de vulnérabilité, parmi bien d'autres, pourraient constituer un élément de dépistage supplémentaire afin d'identifier ces adolescents à risque ; ainsi qu'une modalité d'approche de la conduite un peu différente au travers de ces inter-relations entre l'adolescent et son entourage. [Résumé d'auteur]
|