Abstract:
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L'objet de cet article est de présenter l'étude menée par Vie Libre auprès des sans-abri et des professionnels de santé exerçant dans les lieux d'accueil ouverts aux personnes en situation précaire. Cette étude souligne combien précarité et alcool sont étroitement liés : l'un et l'autre s'alimentent et se confortent. L'alcoolisme est une cause d'exclusion et l'exclusion encourage l'alcoolisme. Deux cent soixante-six sans abri ont été interrogés. La majorité d'entre eux sont des hommes célibataires âgés d'une quarantaine d'années. Pour la plupart, ils sont à la rue depuis moins d'un an. Ils y sont parce qu'ils ont perdu leur emploi et leur logement. Plus des trois quarts de la population interrogée consomment en moyenne quatre litres d'alcool par jour tous alcools confondus. Leur dépense moyenne par jour, consacrée à l'achat de boissons alcoolisées, s'élève à 68 francs. S'ils boivent, c'est pour oublier leurs problèmes. Plus de la moitié d'entre eux souhaitent arrêter de boire. Pour cela, ils pensent avoir besoin d'une aide extérieure. Les douze entretiens avec les professionnels de la santé mettent en évidence les carences des dispositifs de soins actuels. Ils sont manifestement inadaptés aux profils des sans-abri, population désocialisée et en "errance". En outre, dans les structures où exercent ces professionnels de la santé, aucune action de prévention et d'information n'est mise en place. Ces acteurs médicaux pensent d'ailleurs que les messages de prévention n'auraient aucun effet sur cette population. Enfin, ils estiment que la consommation excessive d'alcool des sans abri est en partie à l'origine de leur mauvais état de sante. (Résumé d'auteur)
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