Résumé :
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Ces dernières décennies, on a observé un changement du panorama des opioïdes consommés avec la commercialisation des médicaments de substitution aux opiacés, une augmentation de la consommation d'analgésiques opioïdes et récemment l'émergence des opioïdes de synthèse. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recense environ 70 000 décès par surdosage d'opioïdes dans le monde chaque année. En France, d'après le dispositif de surveillance et de veille sanitaire du réseau français d'addictovigilance « décès en relation avec l'abus de médicaments et de substances » (DRAMES), la majorité des décès sont liés à un opioïde (majoritairement la méthadone, suivi de l'héroïne, la buprénorphine et des médicaments analgésiques opioïdes). La naloxone, antagoniste des récepteurs aux opioïdes, est utilisée dans le traitement d'urgence de surdosage d'opioïdes. Depuis quelques années, différents pays ont mis à disposition des kits de naloxone à des personnes susceptibles d'être témoins d'un surdosage d'opioïdes. En 2014, l'OMS a publié des recommandations pour cette mise à disposition et sur la nécessité de former les usagers et leur entourage à la prise en charge de ces surdosages. Dans ce contexte, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis à disposition un dispositif intranasal Nalscue® dans le cadre d'une autorisation temporaire d'utilisation (ATU) de cohorte en juillet 2016. Au vu de la diversité des caractéristiques des opioïdes actuellement consommés (pharmacodynamiques, pharmacocinétiques, physicochimique, galénique...), le risque de surdosage peut différer d'un opioïde à l'autre et il peut être nécessaire en fonction du contexte clinique, d'administrer des doses plus élevées de naloxone et les réitérer pour prolonger son action.
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