Résumé :
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La diffusion, sur un mode quasi pandémique, du cannabis chez les adolescents et adultes jeunes, spécialement en France, justifie l’attention portée aux conséquences, non seulement aiguës, mais également différées de cette intoxication. Dans cette dernière éventualité interviennent des mécanismes épigénétiques. On rappellera d’abord différents types de modifications épigénétiques portant soit sur les histones de la chromatine, principalement des méthylations ou des acétylations, soit sur l’ADN, par méthylation des cytosines. Des modifications de ce type, suscitées par le tétrahydrocannabinol/THC du cannabis, peuvent intervenir, soit au niveau des gamètes avant la procréation, soit sur le fœtus pendant la gestation, soit à différents moments de la vie de l’individu. À certaine de ces modifications épigénétiques sont associés un accroissement de la vulnérabilité aux toxicomanies, impliquant les récepteurs D2 de la dopamine dans le noyau accumbens, une surexpression de la synthèse du précurseur des enképhalines, des modifications : des récepteurs CB1 des endocannabinoïdes, des récepteurs de l’acide glutamique, du GABA et de protéines impliquées dans la plasticité synaptique, etc. Des modifications épigénétiques peuvent aussi affecter : le système immunitaire ; les activités cognitives ; le développement d’affections psychiatriques en relation avec des perturbations de la maturation cérébrale. Les connaissances qui s’accumulent, à cet égard, vont à l’opposé de la banalisation ambiante du cannabis. Elles imposent d’alerter les pouvoirs publics et le public, spécialement les jeunes, sur les risques associés à la consommation de cette drogue.
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