Résumé :
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Cet article aborde la question des salles de consommation à moindre risque en tant qu'objet cristallisant un certain nombre de tensions. Ce dispositif expérimental, contribuant à une politique de réduction des risques, doit également faire la preuve de son acceptabilité sociale. La sociologie interactionniste, et plus particulièrement celle d'Erving Goffman, permet d'éclairer les paradoxes auxquels se confrontent les pouvoirs publics, mais également les usagers injecteurs eux-mêmes. Le concept de stigmate permet de décrire et d'analyser des enjeux relatifs à un compromis fragile entre la gestion d'un groupe à risques et un nouvel arrangement entre « normaux » et stigmatisés. Plus largement, l'article pose la question du statut du sujet stigmatisé, dans le cadre d'une société faisant appel à la pédagogie de la responsabilisation tant en ce qui concerne la capacité de la personne à créer du lien social que sa volonté de soigner ou de prendre en charge ses troubles pour diminuer ses effets sur l'environnement social. Ce, dans un contexte où la décriminalisation des drogues reste encore absente de l'agenda politique français.
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