Résumé :
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Le décès est un évènement rare en pédopsychiatrie et il reste très peu étudié. Nous rapportons ici une recension de la littérature sur la mortalité en pédopsychiatrie et une série rétrospective depuis 2007 la mise en place des revues de mortalité et de morbidité réalisée dans un service hospitalo-universitaire disposant de plusieurs unités d’hospitalisation. La revue a colligé 73 études. Toutes concourent à confirmer la surmortalité des enfants et adolescents suivis en pédopsychiatrie qu’elle soit en population générale ou non spécifique (ex : patients hospitalisés) ou en population spécifique (ex : patients autistes). Les causes de surmortalité sont bien sûr le suicide mais également nombre de causes naturelles (ex : complications d’addiction ou d’anorexie mentale). Notre étude rétrospective collige 11 patients (âge moyen=15,5 ans ; 9 filles pour 2 garçons) avec 5 décès et 14 situations engageant le pronostic vital (EPV). Là encore les suicides complétés et les tentatives de suicide graves sont très présents (n=8 dont 2 décès), mais nous décrivons également des causes somatiques complications de conduites pathologiques (n=5 : dénutrition dans un contexte d’anorexie, intoxication à l’eau) ou sous-tendues par une maladie somatique (n=5, dont 2 décès liés à une maladie de Sanfilippo et un lymphome infiltrant du tronc cérébral). Tout comme en psychiatrie adulte, les enfants et adolescents atteints de troubles mentaux semblent avoir une espérance de vie diminuée par rapport à la population générale. Néanmoins, le décès en pédopsychiatrie reste un phénomène rare et ce d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une prise en charge hospitalière. Notre étude met en évidence que les cas de décès ou d’EPV en pédopsychiatrie hospitalière sont dus à des maladies somatiques plus ou moins intriquées à des troubles psychiatriques, d’une part, et à des suicides, d’autre part.[résumé d’auteur]
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