Résumé :
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Cet article propose de s’intéresser à l’articulation juridique faite dès la loi de 1832 entre consentement et discernement chez l’enfant. Sujet d’actualité, le consentement du mineur a récemment fait l’objet de nombreux débats politiques et sociétaux, conduisant à un nouveau projet de loi. L’article s’attache à présenter dans un premier temps les fondements historiques du consentement et du discernement ainsi que leurs évolutions dans un contexte théorique impliquant depuis le début du XXe, les nouvelles avancées de la psychanalyse en matière de sexualité infantile. Nous verrons que ces deux termes, consentement et discernement, définis objectivement par la justice au moyen de l’âge, ne disent rien des raisons qui poussent un enfant à consentir. Ces deux principes régulièrement convoqués dans la justice des mineurs sont déterminants pour la recherche d’une responsabilité du sujet. Nous essaierons d’en cerner les contours subjectifs au-delà de l’objectivité attendue par les juges. Car, en effet, la dimension subjective occultée ampute le caractère singulier de toute action du sujet. Elle est pourtant essentielle à considérer dans l’acte posé par un mineur. Pour éviter cela, le juge peut demander une expertise psychologique, seule capable dans le système judiciaire actuel d’en déterminer les coordonnées subjectives. A partir de l’expertise de Lucie ordonnée en raison de dénonciation d’actes sexuels, nous souhaitons mettre en lumière les déterminants d’une causalité psychique et rendre compte des raisons singulières pour lesquelles un enfant consent à dire 'oui', selon le mot de Lucie.[résumé d’auteur]
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