Résumé :
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Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est caractérisé par l’apparition de symptômes thymiques, physiques et comportementaux, survenant une semaine avant le début des menstruations. Depuis son inclusion dans les troubles dépressifs du DSM-5 en 2013 (la version la plus récente du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders de l’American Psychiatric Association ), la psychiatrie américaine lui confère le statut officiel de trouble mental. Il doit également être ajouté à la 11e version de la classification internationale des maladies (CIM-11) de l’Organisation mondiale de la santé qui sera publiée en 2017. Dans le présent article, la validité et la pertinence du trouble seront remises en question par une analyse de l’argumentaire des défenseurs et des opposants à l’inclusion du trouble dans les manuels diagnostiques. La symptomatologie du TDPM sera d’abord comparée à celle d’autres troubles mentaux, et les facteurs externes reliés au trouble, tels que les événements de vie et la culture, seront examinés. Ensuite, un survol des corrélats biologiques associés au TDPM, ainsi que des facteurs prédictifs (stabilité du TDPM et réponse au traitement médicamenteux), sera réalisé. Finalement, une synthèse critique des résultats de la littérature scientifique sera proposée. Dans la discussion qui s’ensuivra, nous préciserons que ces remises en question ne visent pas à invalider l’existence de l’ensemble des symptômes prémenstruels chez les femmes, mais bien la légitimité de leur inclusion en tant que 'trouble' dans les manuels diagnostiques.[résumé d’auteur]
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