Abstract:
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Observation : L’aviolicide, ou meurtre des grands-parents, est un phénomène rare et peu étudié. Nous présentons le cas clinique de M. X, 31 ans, né en ex-URSS et élevé en France par ses grands-parents paternels. Vers ses 20 ans, M. X commence à consommer des toxiques, puis s’isole sur le plan social. Un diagnostic de schizophrénie paranoïde est posé à l’âge de 24 ans. M. X est hospitalisé plusieurs fois pour des troubles du comportement hétéro-agressifs et un délire de persécution à l’égard de ses grands-parents. Le double aviolicide survient dans un contexte de rupture de suivi et de traitement.Discussion : Nous comparons tout d’abord le cas de M. X avec les articles sur l’aviolicide retrouvés dans la littérature, ce qui nous permet de conceptualiser la dynamique de l’acte soit comme un déplacement de la haine contre un parent, soit comme l’attaque des grands-parents en tant que figure parentale (en raison de l’absence réelle ou symbolique des parents). Partant de ce constat, nous questionnons ensuite l’affiliation de l’aviolicide au parricide : nous retrouvons une similitude du profil (un homme jeune, désinséré socialement, pour lequel un diagnostic de schizophrénie paranoïde a été posé plusieurs années auparavant, en rupture de traitement), mais aussi des passages à l’acte comparables (au domicile des victimes, déclenchés brutalement par un événement en apparence anodin, avec un mode opératoire désorganisé, sans tentative de dissimulation).Conclusion : Nous soulignons les similitudes entre aviolicide et parricide. Dans le cas de M. X, les grands-parents font office de figure parentale à la fois sur le plan légal et symbolique. Ces éléments nous conduisent donc à envisager l’aviolicide comme un parricide de substitution.[résumé d’auteur]
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