Résumé :
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Cette analyse porte sur deux séries de suicides d'adolescents et de jeunes adultes, l'une dans un village des Premières Nations et l'autre dans un milieu traditionnel québécois. La méthodologie repose en premier lieu sur une validation des cas à partir des rapports de coroners, et elle inclut des entrevues avec des parents, des proches, des professionnels et des leaders de la communauté qui portent sur les circonstances des décès, les liens entre les suicides et les facteurs macro-sociaux. Les observations révèlent des rapports étroits entre les suicides dans les deux villages avec une planification commune pour certains des suicides. Il peut aussi exister un temps de latence de plusieurs mois entre un suicide et un précédent auquel il est associé sans que le premier soit considéré comme un élément provocateur. Dans les deux communautés, les témoignages attribuent les suicides à la présence de ruptures dans les communications intergénérationnelles, et particulièrement par la marchandisation des rapports et par la présence d'abus sexuels chez les filles des Premières Nations. Ces problèmes peuvent entraîner de la codépendance entre jeunes, et l'accélération du passage à l'acte. Dans les deux localités, on note également un blocage dans la transition à la vie adulte à cause des perspectives d'emploi réduites [Résumé d'auteur]
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