Résumé :
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Conclusion : Notre étude a permis de mettre en avant des arguments en faveur du lien entre troubles psychiatriques et addictions à la lumière des travaux préexistants sur le sujet. Les patients présentant une pathologie duelle consommaient plus de BZD et de crack et attribuaient davantage une fonction de médicament aux BZD et au cannabis ; ils associaient aussi davantage une fonction amnésiante aux hallucinogènes tandis qu'ils attribuaient moins une fonction récréative au crack. Nos résultats vont dans le sens de l'hypothèse ancienne de Khantzian et de l'automédication chez le patient schizophrène. Ce modèle a su néanmoins s'enrichir à la faveur de la recherche plus récente afin déjà de s'intégrer au préexistant modèle diathèse-stress convoquant la présence de vulnérabilités génétiques codant indirectement pour les signaux cathécolaminergiques dans le cerveau (BDNF, COMT, AKT) et de stresseurs environnementaux (comme les psycho-traumatismes) ; plus actuelle, l'hypothèse d'une dysrégulation dopaminergique mésolimbique du circuit de la récompense (dans le striatum ventral et en particulier le noyau accumbens) tente de mieux expliquer les velléités d'automédication des patients schizophrènes qui auraient un hypofonctionnement dopaminergique basal en mésolimbique, reflet d'un déficit de motivation dans le circuit de la récompense et de signes négatifs de la maladie nonobstant une hypersensibilité dopaminergique aux stimuli associés aux consommations de psychotropes, entrainant une plus grande appétence et une majoration de leur consommation, cela aboutissant à un mécanisme d'auto renforcement de ces dernières. [extrait]
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