Abstract:
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Si l'exposition à des traumatismes dans l'enfance augmente le risque de développer un trouble psychotique, l'impact d'un tel événement sur la présentation clinique et l'évolution lors d'un premier épisode de psychose est également important à étudier de manière à identifier des besoins spécifiques et à développer des stratégies thérapeutiques adaptées. Trois cent soixante-deux patients suivis dans le cadre d'un programme spécialisé dans le traitement de la phase précoce des troubles psychotiques (TIPP-Lausanne) ont été évalués prospectivement, à l'entrée dans le programme et tous les six mois pendant trois ans. Les caractéristiques des patients exposés à des abus physiques et/ou sexuels durant l'enfance ont été comparées à celles des patients non exposés. Cent huit patients (29,8 %) ont été exposés au moins à un épisode d'abus physique ou sexuel dans leur enfance. Les patients exposés présentaient des niveaux de symptômes positifs et dépressifs plus élevés et un niveau de fonctionnement significativement moins bon tout au long du suivi de 3 ans. La prévalence d'exposition à des traumatismes graves est très élevée dans les populations de patients traversant la phase précoce d'un trouble psychotique, et elle a un impact important sur leur évolution symptomatique et fonctionnelle. Si la prise en charge est adaptée, le potentiel de rétablissement des patients semble considérable, ce qui justifie la mise en place de programmes spécialisés dans le traitement de la phase précoce des troubles psychotiques et la poursuite de recherches dans ce domaine afin de développer des stratégies thérapeutiques adaptées [Résumé d'auteur]
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