Résumé :
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Comme l’amour, l’idée de la liberté suscite des élans et des passions par son pouvoir d’attraction psychique en profondeur. Objet d’idéal ou de terreur, elle est marquée dans notre culture, au croisement des mouvements psychiques individuels et des aspirations des peuples luttant pour leur affranchissement des pouvoirs autoritaires, par le sceau d’une séduction incontestable. Comme l’amour, la liberté serait toujours à conquérir, mais qu’en est-il alors de ces courants contraires qui poussent à la sacrifier dans le plaisir, l’hédonisme, le devoir ou l’effroi de la perte de l’objet ? Ne porte-t?elle pas d’emblée l’idée d’un rapport à soi ou aux autres ? Comment la concevoir hors du registre de la conscience et de celui d’une altérité représentable ? Dans le débat opposant Henri Ey à Lacan, la folie serait la pathologie de la liberté alors que pour le second le fou serait l’homme libre. Ce débat sur la liberté a marqué des générations de psychiatres. Les psychanalystes accueillent les demandes de se libérer de la souffrance de ses symptômes, de l’emprise située au-dedans de soi, des chaînes du corps et de ses exigences, des imagos impérieuses, ou de l’assujettissement perçu comme venant du dehors, des relations vécues comme tyranniques et harcelantes. Les remaniements progressifs des investissements topiques et économiques par l’analyse de la relation transférentielle et la mise en sens produisent entre autres des effets de 'liberté' dont l’analysant témoigne comme un éprouvé proche de celui du plaisir lié à la capacité de choisir et de réaliser.[Extrait]
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