Abstract:
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Une transplantation d'organe confronte le patient et sa famille à des enjeux psychiques spécifiques. Dans le cas d'une greffe par donneur décédé, la reconnaissance du donneur peut se réaliser grâce à la création d'un ‘ mythe du don ‘. Ce mythe peut aussi se caractériser par des phénomènes d'identification avec le donneur. Cela favorise aussi l'élaboration des sentiments ambivalents éprouvés à son égard car le donneur est vécu à la fois comme un sauveur désiré et un intrus indésirable. Dans le cas d'une transplantation par donneur vivant, on assiste à la constitution de binômes ‘ donneur-receveur ‘ inédits entre membres d'une même famille, entre conjoints, plus rarement entre personnes non apparentées. Une dynamique complexe du don et de la dette peut en résulter, en particulier lorsque ces rapprochements, marqués d'ambivalence, accentuent des tensions préexistantes, ou figent des relations de dépendance empêchant la prise d'autonomie du donneur. Tous ces enjeux psychiques spécifiques doivent être repérés et parfois anticipés par le psychologue ou psychiatre qui a la tâche de rencontrer le patient et sa famille. Après la phase d'évaluation en prégreffe (évaluation du donneur, évaluation du projet de don vivant), son travail va s'intensifier à l'occasion des entretiens psychologiques, voire psychothérapeutiques, qu'il va mener au chevet du patient après la greffe d'une part, et à plus long terme en consultation en phase postgreffe d'autre part. Dépasser la banalisation de la greffe et ses conséquences est au cœur de son engagement, de sorte à favoriser, chez le patient, l'expression des représentations et des éprouvés qui favorisent le travail psychique d'appropriation du don et du greffon.[Résumé d’auteur].
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