Résumé :
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La prostitution des mineurs est un phénomène mal connu, alors que les institutions et les associations constatent son augmentation et son évolution. Aucune donnée statistique française n’est actuellement disponible dans la littérature scientifique pour évaluer son ampleur. Cet article a pour objectif d’effectuer une revue de la littérature des publications internationales s’intéressant à la prévalence de ce phénomène dans les pays à revenu élevé. Une recherche par mots-clés sur des bases de données de publications scientifiques a été réalisée concernant des articles sur l’évaluation des pratiques prostitutionnelles chez les mineurs, publiés de 2000 à 2020, dans les pays à revenu élevé selon la classification de la Banque mondiale. Onze études originales ont été sélectionnées, provenant de pays scandinaves (Suède et Norvège), d’Amérique du Nord (États-Unis et Québec), de Suisse et de Hong Kong, interrogeant entre 815 à 15 197 participants âgés de 12 à 26 ans. Elles évaluent un taux de prévalence en population générale de vente de services sexuels contre une rémunération compris entre 0,2 pour cent et 4,9 pour cent, et d’achat de services sexuels contre une rémunération compris entre 2 pour cent et 3 pour cent. Ces études précisent la prévalence par âge et sexe, l’âge de début des pratiques prostitutionnelles, la fréquence des échanges sexuels, ainsi que la prévalence en population adolescente à risque psychosocial spécifique. Ces études utilisent des méthodologies différentes et révèlent parfois des résultats contradictoires, notamment concernant les taux de prévalence entre garçons et filles. Ces données révèlent une évolution des pratiques prostitutionnelles chez les mineurs qui rapportent moins de mises sous contrainte. Les limites de ces études sont discutées. Des recommandations pour mener de futures recherches sont formulées. Cette revue de littérature met en exergue la faible quantité de recherches estimant la prévalence de la prostitution des mineurs au niveau international et l’absence de données concernant la France. Elle révèle la nécessité de réaliser des enquêtes épidémiologiques auprès des adolescents sur le territoire national, afin de mieux comprendre et mieux prévenir ce phénomène.[résumé d’auteur]
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