Résumé :
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L’anorexie mentale est une pathologie grave qui ne bénéficie pas, à l’heure actuelle, de thérapie dédiée, efficace. La remédiation cognitive est une piste de traitement prometteuse qui a fait ses preuves en ce qui concerne la prise en charge des adultes et pour laquelle les études en population pédiatrique restent limitées. Elle se base sur le déficit de deux traits cognitifs retrouvés chez les patients anorexiques : la flexibilité mentale et la cohérence centrale. Notre étude vise à montrer l’évolution de ces deux critères après la participation des patients au groupe de remédiation cognitive dans un service français de pédopsychiatrie. Notre étude est une étude rétrospective, monocentrique et évaluative utilisant les données des patients anorexiques ayant participé au groupe de remédiation cognitive entre novembre 2018 et janvier 2021 dans le service de pédopsychiatrie de l’hôpital d’enfants de Nancy. Les dossiers des 20 patients ayant réalisé l’ensemble des séances seront étudiés. Nous y récupérerons les résultats au TMT B et à l’épreuve de recopiage de la figure de Rey Osterrieth afin d’évaluer notre critère de jugement principal. Nous y récupérerons également les résultats aux tests d’évaluation des symptômes de l’anorexie mentale et des comorbidités (dépression, traits obsessionnels, estime de soi, dysmorphophobie). Nous comparerons les résultats à ces tests avant et après la participation au groupe de remédiation cognitive afin de rechercher une évolution des performances. Nous avons pu mettre en évidence une amélioration significative des résultats au TMT B (moyenne passant de 67,30 en pré-groupe à 54,58 en post-groupe avec p=0,00097) ainsi qu’une amélioration significative de l’IMC (moyenne passant de 14,60 en pré-groupe à 16,53 en post groupe avec p=0,00022) et des résultats à l’échelle CES-D (moyenne passant de 37,37 en pré-groupe à 27,37 en post-groupe avec p=0,01499). Nous n’avons cependant pas réussi à mettre en évidence de différence significative concernant les résultats à la figure de Rey (moyenne passant de 1,25 en pré-groupe à 1,29 en post-groupe avec p=0,68086). Les résultats tendent à montrer un impact positif d’une prise en charge en groupe de remédiation cognitive sur la flexibilité mentale des patients. Cependant le design de notre étude ne permet pas de tirer de conclusions plus précises. Ces résultats encourageants doivent conduire à la réalisation d’études randomisées avec un groupe contrôle pour confirmer les résultats.[résumé d'auteur]
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