Résumé :
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Le protoxyde d'azote, découvert au XVIIIe siècle, est un gaz utilisé pur pour une utilisation dans deux contextes radicalement différents : un usage médical pour ses propriétés anesthésiques et antalgiques, réservé à l'usage hospitalier et inscrit sur liste 1 des substances vénéneuses, et un usage non médical, notamment comme gaz propulseur dans les cartouches pour siphons à crème chantilly, disponible en vente libre. Depuis 2018, le mésusage des cartouches avec une consommation dans un cadre récréatif est en nette augmentation chez les adolescents et les jeunes adultes. Une hausse importante des conséquences sanitaires, parfois graves, liée à cette consommation est constatée, en particulier les conséquences neurologiques. L'utilisation de ce gaz peut entraîner un déficit en vitamine B12 responsable notamment d'une démyélinisation des nerfs périphériques et entraînant une symptomatologie neurologique débutant généralement par des paresthésies des extrémités. Des cas graves, avec des conséquences parfois irréversibles, ont été rapportés. Les dosages biologiques (vitamine B12, homocystéine, acide méthylmalonique) participent au diagnostic et permettent une prise en charge rapide et adaptée des patients, indispensable pour éviter les séquelles irréversibles. Les agences sanitaires ont alerté à plusieurs reprises sur la dangerosité de tels mésusages et une loi visant à protéger les mineurs et limiter la quantité vendue aux particuliers a été votée au printemps 2021. En parallèle, l'information du personnel médical confronté à ces situations est indispensable.
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