Résumé :
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Un projet d’arrêté ministériel inscrivant le cholécalciférol, c’est-à-dire la vitamine D3 (VD3), dans la liste des perturbateurs endocriniens (PE) est à l’origine de débats en France. L’objectif de notre article était de préciser les arguments scientifiques pour et contre l’inscription de la VD3 dans la liste des PE, qui semble être initialement due à son utilisation à très forte dose comme raticide/rodenticide dans certains pays. Premièrement, le cholécalciférol ne peut être défini comme une substance exogène, terme utilisé dans les différentes définitions des PE, car il est largement synthétisé dans la peau suite à l’exposition aux UVB. Deuxièmement, il n’existe aucune publication dans la base de données PubMed en faveur d’une inscription de la VD3 dans la liste des PE. La requête ' vitamin D AND endocrine disruptor ' retrouvait 33 références au 10 mars 2022, la plupart évoquant des perturbations du métabolisme de la vitamine D par les PE. Troisièmement, un grand nombre d’études concluent, au contraire, que la VD3 a des effets bénéfiques sur de nombreuses fonctions altérées par les PE. Plus largement, nous alertons sur le fait qu’apprendre que la VD3 pourrait être règlementairement considérée comme un PE pourrait occasionner, auprès du grand public, une défiance vis-à-vis de la supplémentation en vitamine D, ce qui n’est pas souhaitable en termes de santé publique car de nature à aggraver la prévalence déjà trop élevée des individus carencés en vitamine D. Il est encore temps d’éviter cette décision aberrante et non fondée. [résumé d'auteur]
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