Résumé :
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L’hospitalisation sous contrainte est une mesure psychiatrique lourde et complexe. En Seine-Saint-Denis (faible densité médicale), l’évaluation du patient en décompensation psychiatrique incombe aux médecins généralistes mandatés par le Samu. Leur ressenti est le non-aboutissement de la procédure, une fois le patient aux urgences. L’objectif était d’évaluer le devenir des patients à la suite d’une demande de soins psychiatriques à la demande d’un tiers émanant de ces médecins généralistes. Nous avons réalisé une étude rétrospective à partir des demandes de soins psychiatriques à la demande d’un tiers au Samu 93, durant l’année 2016. Les caractéristiques de l’appel et du patient ainsi que les décisions du régulateur et du médecin généraliste étaient recueillies. Le devenir était recherché pour les patients adressés aux urgences pour soins psychiatriques à la demande d’un tiers. Parmi les 7541 appels pour décompensation, 539 concernaient une demande de soins psychiatriques à la demande d’un tiers. Ces appels survenaient durant les heures non ouvrées dans 55 % des cas. Un médecin généraliste était mandaté dans deux tiers des cas et a organisé une demande de soins psychiatriques à la demande d’un tiers pour 240/304 (79 %) patients. Les patients étaient des hommes dans 56 % des cas avec une moyenne d’âge de 40 (± 16) années. Le psychiatre a confirmé l’hospitalisation sous contrainte pour 132 (61 %) patients. Ce taux n’est pas différent de celui de 65 %, rapporté dans la littérature (Z-test, p = 0,26). Une hospitalisation libre était réalisée pour 37 (17 %) autres patients. Le taux de soins psychiatriques à la demande d’un tiers réalisé à la suite de la demande des médecins généralistes mandatés par le Samu était comparable à celui suite aux demandes des médecins traitant, validant leur intervention dans ce contexte critique. [résumé des auteurs]
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