Résumé :
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Les usages de drogues dans les populations jeunes inquiètent pour leurs risques sur les plans légal, sanitaire et scolaire. La consommation d'un cannabis de plus en plus fort en THC, les pratiques de « biture express » (binge drinking) ou encore le détournement du protoxyde d'azote (gaz « hilarant ») accaparent l'attention des pouvoirs publics et des professionnels de la réduction des risques (RdRD). Cependant, tel un puissant effet réverbère, ces comportements plongent dans une profonde pénombre d'autres pratiques, en particulier celles liées à la consommation (a fortiori) détournée de médicaments psychotropes (MP1) qui est beaucoup plus consensuelle. Cette dernière reste assez peu documentée et passe souvent sous les radars, ne déclenchant pas de panique morale, ni d'actions préventives et encore moins de virulentes campagnes répressives destinées à éradiquer ce « fléau ». La pratique fait l'objet d'une relative bienveillance de la part de l'environnement social des jeunes. Nombre d'usagers n'attirent pas l'attention des acteurs habituels du champ des drogues et des addictions ; ce sont en effet souvent des individus n'étant pas en situation de rupture sociale ou déscolarisés. Pour autant, il existe un fort intérêt à caractériser les pratiques qui gravitent autour du détournement, identifier les risques éventuels et décrire dans quels enjeux sociaux ces pratiques s'inscrivent. [Extrait]
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