Résumé :
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Introduction : Les violences sexuelles entre partenaires intimes sont identifiées comme l’une des formes courantes de la violence conjugale. Elles constituent la forme de violence sexuelle la plus répandue dans le monde. La compréhension de ce phénomène d’ampleur est pourtant limitée, peu d’études spécifiques dans la littérature internationale et de très rares données en France sont disponibles. Objectifs : L’objectif de cet article est de résumer l’état actuel des connaissances sur les violences sexuelles entre partenaires intimes, selon deux axes principaux : un axe descriptif, centré sur la nature, l’étendue et les expressions de la violence sexuelle dans le couple, ainsi que sur ses effets cliniques ; et un axe de réflexion, centré sur les problématiques susceptibles de contribuer aux conséquences psychologiques de la violence sexuelle entre partenaires intimes. Méthode : Les articles ont été sélectionnés dans les bases de données PubMed, PsycInfo et Web of Science, à partir d’une recherche par mots-clés en anglais. Les termes 'violence sexuelle entre partenaires intimes' et 'viol entre partenaires intimes' ont été utilisés en première intention, puis les mots-clés 'violence entre partenaires intimes ; violence conjugale; partenaire intime ; relation ; femmes battues ; conjoint(e) ; époux(se) ; marital' ont été croisés avec les termes 'viol ; violence sexuelle ; abus sexuel ; coercition sexuelle ; rapport sexuel non consenti ; rapport sexuel forcé'. La recherche d'articles a été effectuée entre février 2021 et mai 2021. Résultats : Ces violences sont co-occurrentes des violences physiques et psychologiques du partenaire, répétitives dans la relation et aux expressions multiples : leur réalité dépasse largement les contours du viol conjugal. Elles semblent associées à des effets spécifiques pour les victimes et pourraient être un indicateur de gravité de la situation globale de violences conjugales, associées à une symptomatologie psycho traumatique et dépressive augmentée, et à un plus grand nombre de décès par suicide et par homicide. Elles restent, cependant, perçues comme moins graves que les violences sexuelles d’un non-partenaire ou d’un inconnu, du fait d’un manque de compréhension des dynamiques dysfonctionnelles liées au consentement sexuel dans les relations violentes. Les implications pratiques pour les professionnels sont discutées, de même que les futurs axes de recherche à considérer. Conclusion : La réalité clinique des violences sexuelles entre partenaires intimes est à la fois inquiétante et mal comprise. Elle doit être reconnue et abordée dans la prise en charge, en raison de son potentiel traumatique et de son pouvoir en termes de confusion psychologique pour les victimes. L’état actuel des connaissances indique que le fait de poser la question des violences sexuelles aux femmes ayant subi des violences conjugales est un élément essentiel de la pratique. Les professionnels en contact avec ce public doivent être formés en ce sens afin d’être en mesure d’apporter des réponses adéquates. [résumé d'auteur]
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