Abstract:
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L’afflux important de demandeurs d’asile confronte la psychiatrie publique à des souffrances découlant de violences politiques extrêmes. Parmi ces patients, les survivants de l’expérience de la torture présentent une sémiologie singulière, à laquelle il convient d’être sensibilisé. Si certains chercheurs proposent des concepts éclairants, les mots des témoins et des écrivains constituent le point d’articulation entre la théorie et la pratique. Dans ce propos, on tentera de comprendre en quoi la torture est un laboratoire de fabrication de la psychose, notamment par le rôle spécifique et ambigu que joue le champ de l’imaginaire. Un développement sera ensuite dédié aux processus d’humiliation, qui mettent en lumière une dialectique entre le corps et l’esprit, entre les séquelles corporelles et les tenaces blessures d’âmes ; la torture occasionnant, de façon intentionnelle, un risque de fracture entre le Moi et l’Idéal du moi. Nous tenterons également d’interroger notre rôle thérapeutique, afin que celui-ci soutienne une issue favorable à la conflictualité pathogène à l’oeuvre. [résumé d'auteur]
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