Résumé :
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La période périnatale, comprenant la grossesse et le post-partum, provoque chez la femme des remaniements physiologiques majeurs en termes morphologiques, endocriniens, et thermiques. Au fur et à mesure de la croissance du foetus, les fibres musculaires abdominales s’étirent, l’anatomie utérine se transforme, et les organes internes comme la vessie ou le colon se déplacent. Un grand nombre de ces changements implique des modifications de l’intéroception, désignant la perception de signaux corporels internes comme les sensations musculaires et viscérales. Malgré l’importance de ces signaux intéroceptifs pour la mère, il n’existe pas de cadre théorique et peu d’études ayant exploré l’intéroception périnatale. Nous proposons une théorie innovante de l’intéroception maternelle fondée sur les découvertes récentes en neurosciences. Nous montrons que la manière dont le cerveau traite les informations intéroceptives pendant la grossesse est capitale pour comprendre la phénoménologie et la psychopathologie périnatale, en particulier la perception maternelle des mouvements foetaux, l’attachement materno-infantile anténatal, le déni de grossesse, les mouvements foetaux fantômes après l’accouchement, la pseudocyèse, ou encore le délire puerpéral de parasitage. Au vu de l’importance de ces mécanismes intéroceptifs, nous détaillons pourquoi les cliniciens en obstétrique, gynécologie et santé mentale devraient être particulièrement vigilants à l’intéroception maternelle pendant la période périnatale. [résumé d'auteur]
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