Résumé :
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Peu de données sont disponibles concernant l’état de santé global et les facteurs de vulnérabilité des mineurs placés en garde à vue. Nous avons mené une étude longitudinale prospective, descriptive, avec inclusions consécutives des mineurs âgés de 13 à 17 ans placés en garde à vue au commissariat central de Nantes, sur une période de 8 mois (octobre 2012 à mai 2013). Cette étude avait pour objectif de décrire les caractéristiques sociodémographiques judiciaires et éducatives de ces mineurs ainsi que leur état de santé médico-psychologique, avec l’hypothèse que la plupart des mineurs placés en garde à vue sont eux-mêmes des mineurs en danger, présentant des facteurs de vulnérabilité, ici étudiés. Leurs caractéristiques épidémiologiques, les scores d’auto-évaluation de santé globale, ainsi que les données collectées auprès des services socio-judiciaires ont été analysés. L’étude a porté sur 99 mineurs, la plupart de sexe masculin (78 garçons et 11 filles ; moyenne d’âge ± écart-type : 16,5 ans ± 1,01), placés en garde à vue pour vol. Leurs scores de santé globale n’étaient pas différents de ceux de la population générale. Alors que 49 mineurs (49,5 %) étaient connus des services de protection de l’enfance, cette étude a permis d’identifier 35 mineurs en danger supplémentaires, soit un total de 84,8 % (84/99) de mineurs en danger. L’examen médical obligatoire en garde à vue pourrait être l’occasion de poser un diagnostic et/ou de mettre en place des soins. Les services de protection de l’enfance pourraient être systématiquement sollicités afin d’évaluer la nécessité d’une mesure de protection. [résumé d'auteur]
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