Résumé :
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Objectifs : En pédopsychiatrie, les réponses thérapeutiques s’avèrent insuffisantes vis-à-vis de l’auto- et de l’hétéro-agressivité, l’impulsivité, les troubles du sommeil, particulièrement chez les enfants avec un trouble du spectre de l’autisme et/ou une déficience intellectuelle ou les enfants ayant un passé de carence affective, de troubles de l’attachement ou de traumatismes précoces. Certaines observations et études ont documenté l’impact positif sur ces troubles du yoga et de la méditation pleine conscience. Le shiatsu, soin de médecine japonaise, est pratiqué depuis plusieurs années dans le secteur de psychiatrie infantojuvénile 75I11 et semble avoir des effets positifs sur l’auto-/hétéro-agressivité, les troubles du comportement et le sommeil. Compte tenu du manque de données empiriques sur cette pratique, une recherche clinique s’avérait nécessaire pour préciser ses effets. L’objectif de cette étude était d’objectiver de possibles effets thérapeutiques du shiatsu dans une population d’enfants suivie en pédopsychiatrie. Méthodes : Une recherche qualitative, descriptive, à caractère non interventionnel, a été menée sur une population d’enfants suivis par le secteur de psychiatrie infantojuvénile 75I11 et ayant bénéficié d’au moins 3 séances de shiatsu pour des syndromes divers se manifestant par de la violence avec troubles des conduites, de l’impulsivité ou des troubles attentionnels. Cette étude a permis de mieux caractériser les effets du shiatsu particulièrement sur le sommeil, les conduites hétéro-/auto-agressives, l’anxiété, les capacités attentionnelles et les interactions sociales. Deux investigatrices indépendantes (pédopsychiatre et psychologue), extérieures au secteur, ont réalisé les évaluations auprès des enfants (observation directe), de leurs parents (entretiens semi-structurés) et des soignants (focus groupes). Résultats : Des effets positifs du shiatsu ont été observés sur la tension interne (effet d’apaisement, notamment des conduites hétéro-/auto-agressives), les troubles du sommeil (amélioration de la qualité du sommeil), et sur la verbalisation des affects et des souvenirs traumatiques. Conclusions : Les résultats suggèrent un effet thérapeutique d’une pratique quotidienne du shiatsu en pédopsychiatrie, notamment sur la violence agie avec un apaisement des conduites hétéro-/auto-agressives (la tension interne, les troubles du sommeil et la non-verbalisation étant aussi autant de facteurs de risque de violence agie), et pourront servir de base, à partir de cette étude pilote exploratoire, à des recherches ultérieures. [résumé d'auteur]
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