Résumé :
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L’attention conjointe sur un objet nécessite qu’un partenaire y porte son attention et qu’au même moment, un autre partenaire coordonne sa propre attention sur ce même objet. Du fait de leurs particularités dans la communication et les interactions sociales, cette compétence est généralement atypique chez les enfants présentant un TSA. Nous avons étudié l’impact de l’indice déictique utilisé pour initier un comportement visuel d’attention conjointe. Cette étude en eye-tracking concernait des enfants TSA dont l’âge de développement communicatif (21 mois 10 jours +/? 8 mois 8 jours) était très en deçà de leur âge chronologique (7 ans 5 mois +/? 2 ans 6 mois). Deux groupes contrôles d’enfants typiques, l’un apparié en âge chronologique et l’autre en âge de développement, ont été constitués. Le stimulus présentait une actrice qui orientait ses yeux ou sa tête en direction d’un objet référent. Les données ont été analysées par une méthodologie innovante d’aires d’intérêt visuelles définies a posteriori. Dans les différentes conditions les enfants TSA prêtaient moins attention au visage de l’actrice ce qui les limite dans la prise d’information. Nos résultats concernant les fixations visuelles sur le référent permettent de conclure que l’orientation des yeux ou de la tête ne sont pas suffisamment saillantes pour que les enfants présentant un TSA répondent à une proposition d’attention conjointe. En clinique, l’ajout d’autres indices déictiques, comme les gestes semble en effet indispensable pour une population d’enfants TSA dont l’âge de développement communicatif est inférieur à 30 mois.[résumé d'auteur]
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