Title: | Les liens entre TDAH et addictions et leurs implications expliqués aux sénateurs |
Authors: | Etienne KAMMERER, Author |
In : | COURRIER DES ADDICTIONS (Vol. 25, n°4, décembre 2023) |
Article on page: | 19-22 |
Languages: | French |
Descriptors: |
SANTEPSY ADDICTION ; ADDICTION COMPORTEMENTALE ; ADDICTION SANS DROGUE ; ANXIETE ; COMORBIDITE ; DIAGNOSTIC ; PRISE EN CHARGE ; PSYCHOSTIMULANT ; REDUCTION DES RISQUES ; REGULATION EMOTIONNELLE ; THERAPEUTIQUE MEDICAMENTEUSE ; TRAITEMENT ; TRAITEMENT MEDICAL ; TROUBLE DEFICITAIRE DE L'ATTENTION HYPERACTIVITE |
Abstract: | Il existe un lien fort entre TDAH et addictions. En effet, être porteur d’un TDAH double le risque de développer des conduites addictives, les patients TDAH amorcent leur pratique addictive plus précocement, les addictions sont plus sévères. Le TDAH a une prévalence de 23 % dans les files actives de patients demandeurs de soins en addictologie. Ce phénomène concerne toutes les addictions : addictions aux substances, quelles qu’elles soient, et addictions sans substances (jeux de hasard et d’argent, jeux vidéo, troubles des conduites alimentaires). Ce lien fort s’explique par les particularités cliniques du TDAH : triade symptomatique associant déficit attentionnel, hyperactivité et impulsivité, avec un impact sur le fonctionnement scolaire, professionnel, affectif, relationnel et social, pouvant induire un isolement, des situations de stigmatisation, d’exclusion ou de rejet, voire de maltraitance ou d’abus sexuel, une perte précoce de l’estime de soi, un sentiment d’échec permanent, avec dépression ou anxiété, pouvant aller jusqu’à l’anxiété sociale et le repli sur soi, et difficultés de prise d’autonomie à l’adolescence. Ces difficultés et comorbidités générées par le trouble suffiraient à expliquer la propension accrue des porteurs de TDAH aux pratiques addictives, car chaque sujet addict accorde à sa pratique addictive, consciemment ou non, une fonction de soutien dans son économie psychique et relationnelle, cette fonction ayant une valeur autothérapeutique, bien au-delà de l’usage récréatif (sont souvent cités : arrêt de la pensée, évasion, échappement). Cette fonction est le ciment de l’addiction, dont le sujet ne pourra sortir que lorsqu’elle deviendra obsolète : là est l’enjeu essentiel du traitement. [Extrait] |
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