Résumé :
|
La contention physique est une pratique professionnelle relativement fréquente et cependant implicite. Elle se décline sous plusieurs formes : contention mécanique, chimique, appliquée sur une période plus ou moins longue, ou encore contention manuelle exercée transitoirement pour réaliser un soin. Les articles de ce dossier abordent ces différents aspects. La contention se rencontre dans de nombreuses spécialités : réanimation, gériatrie, urgences, psychiatrie, pédiatrie, etc. Le cadre juridique qui structure son recours est présenté dans un des articles du dossier. Outre cet éclairage apporté par des juristes, on constate que quelques autres contributeurs y font allusion dans leurs écrits. Cela souligne le questionnement soulevé par cette pratique tant au regard de la loi que du point de vue de l’éthique. La contention illustre d’une manière emblématique les dilemmes qui ne manquent pas de surgir de l’exercice clinique. Les professionnels peuvent se sentir tiraillés. En effet, recourir à la force, à la contrainte pour le bien du patient constitue un paradoxe qui doit conduire à rechercher des alternatives. Celles-ci doivent toujours être envisagées afin de réduire et d’éviter la contention, dont on connaît les conséquences délétères. Issus de différents horizons, les auteurs sollicités dans ce dossier pour évoquer le phénomène de la contention sont parvenus à mettre en perspective les éléments qui amènent les professionnels à contraindre le patient et les réponses cliniques possibles. La contention était encore récemment un sujet tabou et difficile à aborder. Il commence désormais à être exploré tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif. De nombreux travaux restent cependant à effectuer sur le sujet, en particulier des études épidémiologiques de prévalence qui objectiveraient la fréquence de cette pratique. Il s’agit d’inciter à interroger systématiquement le recours à la contrainte et d’inviter les professionnels à toujours imaginer d’autres possibilités afin que la contention reste une pratique exceptionnelle et de dernier recours. [Edito]
|