Résumé :
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Nous proposons dans cet article une réflexion sur la place de la création spontanée dans la prise en charge thérapeutique de l’adolescent présentant un premier épisode de décompensation psychotique. À partir du cas clinique d’Emilio, 13 ans et de l’examen des productions réalisées en entretien, l’acte de création est envisagé comme tentative auto-thérapeutique d’adaptation du monde. L’analyse théoricoclinique de certaines productions ainsi que du positionnement transférentiel du sujet pointent la possibilité d’émergence, à l’initiative de l’adolescent, d’un lieu d’adresse permettant ce passage d’un scénario privé quasi délirant à une authentique création adressée à un autre devenant témoin de la paternité de la création initiée par le sujet. Dès lors, l’acte de création en tant qu’adressé peut-être pensé comme une élaboration compensatoire possible venant masquer les effets délétères du défaut d’inscription symbolique de l’adolescent psychotique. L’acte de création compensatoire, en générant une possible identité, même purement fonctionnelle et stéréotypé, pour le sujet permet ainsi à l’adolescent psychotique de s’inscrire à nouveau dans un lien à l’autre de manière plus apaisée.[résumé d'éditeur]
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