Résumé :
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Contexte Des modifications ophtalmologiques ont été signalées chez les patients Alzheimer. Nos objectifs étaient de déterminer si : i) l’épaisseur du complexe des cellules ganglionnaires (CCG) et de la couche des fibres nerveuses rétiniennes (RNFL) étaient associées aux différents stades de la maladie d’Alzheimer (MA) (c’est-à-dire pas de MA, MA prodromique et MA au stade de trouble neurocognitif majeur) ; et ii) si l’épaisseur du CCG et de la RNFL permettait de prédire la progression de la maladie chez des patients âgés non déments présentant des troubles subjectifs de la mémoire et suivis pendant quatre ans. Méthodes Quatre-vingt-onze Français âgés vivant à domicile et se plaignant de troubles de la mémoire, sans glaucome à angle ouvert ni dégénérescence maculaire liée à l’âge (âge moyen, 71,60 ± 4,73 ans ; 44 % de femmes), issus de l’étude GAIT, ont bénéficié d’un examen par HD-OCT, mesurant l’épaisseur de la macula, du CCG maculaire et de la RNFL. Ils ont également fait l’objet d’un diagnostic cognitif complet (c’est-à-dire cognitivement sain, MA prodromique ou MA au stade de trouble neurocognitif majeur) et d’un suivi cognitif quatre ans plus tard, à la recherche d’une éventuelle conversion. L’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, le nombre de comorbidités et le score des activités instrumentales de la vie quotidienne (IADL) ont été considérés comme des facteurs de confusion potentiels. Résultats Au départ, 37 (40,7 %) patients ont été diagnostiqués comme étant cognitivement sains, 47 (51,6 %) comme ayant des troubles cognitifs légers (MCI) et 7 (7,7 %) comme MA. L’épaisseur moyenne du CCG était plus élevée chez les patients cognitivement sains que chez les patients MCI (79,23 vs 76,27 ?m, p = 0,023), en particulier dans les champs inférieur et nasal (p = 0,023 et p = 0,005, respectivement). Cette différence a également été constatée entre les patients cognitivement sains et les autres (MCI et MA) dans les champs supérieur, inférieur et nasal (p = 0,030, p = 0,014 et p = 0,002, respectivement). Il n’y avait pas de différence dans l’épaisseur de la RNFL entre les différents états cognitifs. Après quatre ans de suivi, 12 patients (70,6 %) sur les 17 suivis n’avaient pas changé de statut cognitif, tandis que cinq (29,4 %) étaient passés à un stade plus avancé de la MA. Il n’y avait pas de différences significatives entre les deux groupes en ce qui concernait l’épaisseur du GCC (p = 0,429) ou l’épaisseur du RNFL (p = 0,286). Conclusions Nous avons retrouvé une diminution de l’épaisseur du CCG chez les patients atteints de MA aux stades prodromique et démentiel, par rapport aux participants cognitivement sains. Il n’y avait pas d’association entre l’épaisseur du RNFL et le statut cognitif, ni entre l’épaisseur du CCG ou du RNFL et le risque de dégradation de la MA après quatre ans de suivi.[Résumé d'auteur]
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