Titre : | Le futur des anxiolytiques |
Auteurs : | Olivier Blin |
Dans : | ENCEPHALE (34(janvier SUPPL 1), 2008) |
Pagination : | S3-S7 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY ANXIETE ; ANXIOLYTIQUE ; BENZODIAZEPINE ; CHUTE ; EFFET SECONDAIRE ; FONCTION COGNITIVE ; PERSONNE AGEE ; RECHERCHE PHARMACEUTIQUE |
Résumé : | "Tant en France qu'à l'étranger, la prescription des anxiolytiques benzodiazépiniques fait actuellement l'objet d'un large débat. En effet, le constat est que le ratio efficacité/tolérance à court terme n'est pas satisfaisant ainsi que leur prescription à long terme. Les effets secondaires des benzodiazépines sont principalement les troubles de la vigilance et l'altération des fonctions cognitives (mémoire, performances psychomotrices, conduite automobile). Ces effets délétères sont potentiellement responsables, en particulier chez le sujet âgé, d'un risque plus élevé de fractures du col du fémur d'une part et d'une augmentation du risque de démences d'autre part comme en témoignent les résultats de l'étude PAQUID. Les données IMS-EPPM [3] montrent clairement les problèmes posés par l'utilisation des benzodiazépines en France : durée moyenne de l'ordonnance élevée (entre 39 et 50 jours), forte proportion de renouvellement reflétant le potentiel de pharmacodépendance, large utilisation en co-prescription avec d'autres anxiolytiques, avec des antidépresseurs et avec des hypnotiques. Des alternatives sont donc indispensables à proposer, dans la population générale, et notamment chez les personnes âgées. Parmi celles-ci, les principaux médicaments à effet attendu anxiolytique sont l'étifoxine, l'hydroxyzine et la buspirone. L'étifoxine est un anxiolytique non benzodiazépinique qui a fait l'objet d'un programme de recherche clinique dans le Trouble de l'Adaptation avec Anxiété (TAA). Les études de tolérance montrent une bonne sécurité d'emploi, ainsi que le respect des fonctions cognitives et de la vigilance. Par ailleurs, le résumé des caractéristiques du produit mentionne l'absence de syndrome de sevrage à l'arrêt et l'absence de pharmacodépendance. Le futur des anxiolytiques passe par le développement de nouvelles molécules. Diverses pistes de recherche sont actuellement en cours et concernent les agonistes GABAA, les agonistes 5-HT1A, les antagonistes 5-HT1B et les agonistes béta-3 adrénergiques ; enfin, d'autres travaux portent plus spécifiquement sur certaines sous-unités du récepteur GABAA permettant ainsi la discrimination entre les différents effets cliniques (anxiolytique, sédatif, myorelaxant, anticonvulsivant…). Toutefois, le développement clinique des médicaments dans l'anxiété généralisée reste difficile comptetenu de la définition même de la maladie, du fort taux de placebo-répondeurs et des limites des méthodes d'évaluation (les échelles cliniques étant souvent validées sur la base de leur sensibilité aux benzodiazépines). Devant ces limites, d'autres voies de recherche sont imaginables dans le but de déterminer le potentiel thérapeutique de nouveaux anxiolytiques tels que l'imagerie fonctionnelle permettant de caractériser précisément les régions du cerveau sur lesquelles la molécule est susceptible d'agir. [résumé d'auteur]" |
Notes de contenus : |
Sch. Bibliogr. |