Titre : | Clinique possible d'une addiction à la caféine à partir de l'observation de 52 sujets et d'une revue de la littérature |
Auteurs : | Alexandre Sinanian ; Yves Edel ; Gérard Pirlot ; Dominique Cupa |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (168(7), 2010) |
Pagination : | 495-501 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY ADDICTION ; ANXIETE ; CAFEINE ; REVUE DE LA LITTERATURE ; TROUBLE DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE |
Résumé : | "La caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde. Dans la littérature scientifique, l'effet d'un usage abusif de caféine est généralement appelé 'caféinisme', pouvant provoquer des symptômes de nervosité, d'agitation, d'anxiété et d'insomnie. Cet article est basé sur une précédente étude réalisée dans le cadre d'un mémoire de recherche ayant pour but d'observer si une consommation élevée de caféine, chez un sujet, pouvait être considérée dès lors comme une conduite addictive. Trois hypothèses ont été testées sur une population de 52 sujets (un groupe à consommation élevée de caféine [300 mg - 1000 mg] et un groupe Contrôle à consommation faible). Ils présenteraient : (1) une conduite addictive vis-à-vis de la caféine ; (2) un niveau d'anxiété élevé ; (3) certains sujets utiliseraient aussi la caféine à visée de 'coupe-faim', telle une stratégie de contrôle de poids chez des personnes présentant des troubles alimentaires. Afin de vérifier ces hypothèses, nous avons utilisé, outre un groupe Contrôle, les critères, de définition d'une addiction selon Goodman, l'échelle d'anxiété Trait-Etat STAI et, enfin le questionnaire diagnostique MINI. Les résultats nous montrent que 88% des sujets ayant une consommation élevée de caféine présenteraient une addiction à la caféine (et remplissent en moyenne 70% des critères de Goodman) ; le comportement est en effet marqué par une dimension impulsive et par la persistance du comportement, en dépit des conséquences néfastes pour le sujet. Le niveau d'anxiété est plus élevé dans le groupe sujet, comparé au groupe contrôle, et sept sujets consommeraient de la caféine à visée de 'coupe-faim' dans le cadre de troubles alimentaires. Notre étude suggère de demander à un patient son niveau de consommation de caféine lors d'un recueil de données cliniques. Elle ouvre également la voie à d'autres recherches, notamment sur le lien entre syndrome de caféinisme et troubles alimentaires. [résumé d'auteur]" |