Résumé :
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l'hôpital, la gouvernance suppose l'utilisation de nouveaux outils de gestion, l'application de nouvelles pratiques managériales et l'apparition de nouvelles contraintes institutionnelles. Toutefois, ces évolutions, imputables à la situation économique, ne sont pas les seuls changements à intervenir dans le fonctionnement de l'organisation hospitalière. En effet, à cette volonté délibérée d'optimiser les ressources se joint une politique d'harmonisation des pratiques et d'amélioration de la qualité des soins. Cette politique suppose l'importation de concepts, techniques et modèles directement issus du monde de l'entreprise. L'hôpital est ainsi de plus en plus pensée selon les règles et logiques de rentabilité, de compétitivité et de performance. L'accent est mis sur les notions de 'processus' et 'services'. La qualité tend alors à se réduire à l'efficience des résultats médicaux et à se rapporter à une logique de production. La représentation et le sens de la pratique soignante s'en trouvent profondément modifiés. En première ligne de tels changements intervenant dans les structures de soins, les cadres de santé doivent répondre aux contraintes administratives croissantes, appliquer les nouvelles procédures de gestion auprès des équipes soignantes (souvent réticentes) et se soumettre aux exigences de rentabilité. Pour autant, parce qu'ils évaluent encore le soin sur d'autres dimensions, techniques et relationnelles, peuvent-ils durablement laisser le travail soignant se dénaturer ? Une réflexion éthique peut permettre de faire en sorte de ne pas reléguer le soin à un projet normatif. [Résumé d'auteur]
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