Titre : | Etude des biais d'interprétation émotionnelle dans l'évaluation de situations futures chez le sujet alcoolodépendant |
Auteurs : | Peggy BAYART ; Stéphane Rusinek |
Dans : | JOURNAL DE THERAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE (22(2), 2012) |
Pagination : | 40-45 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY ALCOOLISME ; EMOTION ; FONCTION COGNITIVE ; INTERPRETATION ; TEMPS ; THERAPIE COGNITIVE ; THERAPIE COMPORTEMENTALE |
Résumé : | Dans la prise en charge du sujet alcoolodépendant en désintoxication, la représentation du futur et son élaboration a une part importante. En effet, la question : comment vivre sans l'alcool ? est une question fondamentale pour le sujet désirant s'abstenir. Dans l'optique de mieux comprendre le fonctionnement cognitif de la personne alcoolodépendante et afin d'améliorer la prise en charge psychothérapeutique, cette étude a pour objectif de comprendre comment un sujet alcoolodépendant en début de prise en charge évalue émotionnellement son futur. Le matériel utilisé est une liste de 15 mots déterminés comme favorisant l'évocation d'événements de vie. Pour chaque mot, nous avons demandé aux participants d'imaginer un événement futur lui arrivant et de l'évaluer selon quatre variables qui sont : la valence émotionnelle, l'intensité émotionnelle, la probabilité que cet événement se produise et sa netteté. Les résultats montrent que le patient alcoolodépendant imagine moins de situations positives que le sujet non dépendant et autant de souvenirs négatifs. De plus, le patient alcoolodépendant évalue ses situations positives imaginées comme plus intenses et les négatives comme moins intenses par rapport au sujet non dépendant. Ces résultats démontrent qu'il existe un biais d'interprétation des événements de vie chez le patient alcoolodépendant en début de prise en charge. Ce biais a pour conséquence une évaluation émotionnelle spécifique des évènements vie futurs. Jusqu'à présent, nous avions tendance à évaluer le sujet face au stimulus ' alcool' et avons basé la prise en charge en thérapie cognitivo-comportementale (TCC) autour du stimulus alcool. Etant donné que notre matériel n'évoque pas l'alcool, nos résultats démontrent que le traitement cognitif du sujet alcoolodépendant biaise de façon générale son jugement sur ses événements de vie. Ce fonctionnement plus général peut être une phase complémentaire de la 'prise en compte des situations à haut risque' utilisée dans le modèle de Marlatt et Donovan (Marlatt et Donovan, 2008 [23Marlatt G.A., Donovan D.M. Prévention de la rechute : stratégies de maintien en thérapie des conduites addictives Chêne-Bourg: Médecine et Hygiène (2008). [Résumé d'auteur] |
Notes de contenus : |
23 réf. bibliogr. Tabl. |