Titre : | Intervention chirurgicale en Afrique subsaharienne : médecine humanitaire ou médecine gratuite ? |
Auteurs : | HOHLFELD J ; HOHLFELD C ; PETER C ; Stéphanie Habersaat |
Dans : | ENFANCES & PSY ((53), 2011) |
Pagination : | 139-147 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY ACCOMPAGNEMENT THERAPEUTIQUE ; ACTE MEDICAL ; AIDE HUMANITAIRE ; AMPUTATION ; CHIRURGIE ; CHIRURGIE ESTHETIQUE ; ENFANT HANDICAPE ; ENFANT SYMPTOME ; GRATUITE ; GUERRE ; INTERVENTION CHIRURGICALE ; MALFORMATION ; MEDECINE HUMANITAIRE ; MULTICULTURALISME ; MUTILATION ; PSYCHOLOGIE MEDICALE ; REPRESENTATION SOCIALE ; SOIN INTERCULTUREL ; STIGMATISATION ; URGENCE MEDICALE ; URGENCE PEDIATRIQUE |
Résumé : | Actuellement, la chirurgie humanitaire en Afrique subsaharienne s'organise avec la présence de ressortissants du pays au sein des équipes médico-soignante, présence cruciale dans la transmission du savoir et la continuité des soins. Malgré la formation assurée sur place, des carences demeurent dans les domaines très spécialisés de la chirurgie, de la chirurgie maxillo-faciale et de la neurochirurgie. En outre, en cas d'intervention extérieure, les lacunes linguistiques et culturelles concernant la perception de l'acte médico-chirurgical peuvent aggraver la problématique de l'individu 'réparé', lorsqu'il revient dans sa famille et son environnement social. Ainsi, par exemple, lors de la guerre en Somalie, les chirurgiens faisant partie des organisations non gouvernementales se sont trouvés fort surpris de la réaction hostile de jeunes miliciens suite à l'amputation d'un membre. En effet, la pratique couramment utilisée en Europe, en temps de guerre, pour répondre à une urgence vitale, représente dans les pays de l'Afrique subsaharienne une atteinte à l'intégrité corporelle des combattants, contraire à leurs propres représentations de la dignité humaine. C'est pourquoi de nombreuses personnes préfèrent mourir avec tous leurs membres, plutôt que survivre mutilées. D'un point de vue social, et non médical, l'amputation demeure inacceptable. Par conséquent, trop souvent encore, la médecine humanitaire, qui part pourtant d'un bon sentiment, se trouve confrontée à des situations difficiles d'incompréhension culturelle, et devient finalement délétère, en perdant de vue son objectif premier, celui de la « réparation » |