Titre : | Empreintes de la maladie diabétique chez l'adolescente : donner forme à une maladie invisible |
Auteurs : | Stéphanie POUMEYROL ; François Marty ; Michel POLAK |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (170(9), 2012) |
Pagination : | 659-662 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY ADOLESCENT ; DIABETE ; FILLE ; OBSERVANCE ; RELATION MERE FILLE ; REPRESENTATION ; SUBJECTIVITE ; VECU |
Résumé : | Comment peut s'effectuer chez les adolescentes diabétiques la réappropriation subjective du corps pubère à travers l'héritage du corps malade et dépendant ? C'est à cette question que notre recherche menée auprès de 60 jeunes filles diabétiques âgées de 12 à 17 ans, dans deux services d'endocrinologie et de diabétologie pédiatrique, tente de répondre. Notre approche laisse la question de l'origine de la maladie en suspens afin d'étudier quels éléments externes et dynamiques internes favorisent l'intégration de la maladie et l'accès à l'autonomie psychique chez les jeunes filles atteintes de cette maladie chronique. À partir du discours sur leur maladie recueilli dans des entretiens semi-directifs, nous verrons quelle empreinte la maladie diabétique tend à inscrire au sein du corps souffrant et de quelle manière ces adolescentes tentent de la modifier et de la subjectiver. Nos conclusions mettent en avant l'importance des théories personnelles sur la maladie et son traitement dans le processus d'intégration de la maladie et d'accès à l'autonomie psychique. Les fantasmes et leur possibilité d'expression sur la maladie diabétique et les caractéristiques de son traitement concourent à la réappropriation psychique du corps malade de l'adolescent. La banalisation et la rationalisation du vécu de la maladie, ainsi que la centration sur le seul discours médical (ce que nous appelons la tentation du chiffre à travers la centration sur les chiffres du taux de glycémie) constituent au contraire autant d'indices d'un travail de la maladie peu élaboré. Par ailleurs, les conduites fréquentes dans cette population de non-compliance au traitement (dont les risques d'emballement ne doivent cependant jamais être négligés et sous-estimés) apparaissent paradoxalement comme autant de tentatives de réappropriation par l'adolescent du corps dépendant. Il apparaît même que l'absence à l'adolescence de ce type de conduites chez des jeunes filles malades depuis plusieurs années doit interroger (sans systématiquement inquiéter) le clinicien. En effet, chez certaines patientes, cette acceptation apparemment totale des contraintes du traitement s'accompagne d'une soumission quasi totale, bien que déniée, au corps malade et dépendant à l'objet maternel, soumission sur laquelle pourra porter une offre de soin psychique. [résumé d'auteur] |
Notes de contenus : | Réf. bibliogr. |