Résumé :
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Le corps se situe au centre des pratiques de soin. Les infirmiers, entre autre professionnels de la santé, choisissent, au moment de leur formation, de 'travailler avec le corps de l'autre.' Mais savent-ils vraiment avec quel corps ils vont travailler ? 'Un corps-machine, segmenté, manipulable, normalisé ? Un corps aseptisé pour les besoins de l'hygiène hospitalière ? Un corps contagieux, douloureux, difforme, repoussant (laid, fané, puant, suintant, béant d'escarres) ? Un corps sexué, désirable et désirant, doué d'une expression relationnelle, au contact duquel on entre par massages, frictions et caresses, un corps qui enseigne un point de vue singulier de l'expérience humaine ?' S'agissant de la relation au corps, l'auteur déplore l'inadaptation de la formation des élèves soignants, et critique les 'injonctions paradoxales' qu'ils vivent, notamment quand il leur est enseigné d'être 'authentique' face aux émotions corporelles et, sur le terrain, de 'ne rien laisser paraître de leurs sentiments.' Il critique les multiples séances d'exercice avec des mannequins, où ces élèves 'apprennent' la maîtrise de l'asepsie, la palpation à visée diagnostique et la communication. Il indique que le 'discours machinique sur le corps a des conséquences relationnelles et identitaires', en termes de 'déni des émotions' et d' 'absence d'expression corporelle'. Contestant une telle vision réductrice du corps, il s'appuie sur le travail qu'il réalise avec des psychomotriciens, des sages-femmes et des comédiens, pour ouvrir des pistes philosophiques et sociologiques, tant aux futurs infirmiers qu'à leurs formateurs, dans la façon d'appréhender le corps humain, afin de 'développer une relation d'aide qui dépasse la simple reproduction d'actes.' [Résumé d'éditeur]
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