Titre : | D'Oedipe à Euclide : de l'espace affectif primitif à l'espace commun |
Auteurs : | Bernard Gibello |
Dans : | NEUROPSYCHIATRIE DE L'ENFANCE ET DE L'ADOLESCENCE (51(6), 2003) |
Pagination : | 283-287 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY CONSCIENCE ; DEVELOPPEMENT COGNITIF ; ENVELOPPE PSYCHIQUE ; PENSEE ; RELATION MERE ENFANT ; TOPOLOGIE |
Résumé : | Pour la psychologie de la forme, les formes des objets apparaissent sur un fond. Bernard Gibello reprend cette notion pour les représentations psychiques, en considérant pareillement que leur forme se révèle par rapport à un fond. Ce fond, partie conscient, partie inconscient, est ce que nous ressentons comme la conscience et l'espace pour penser. Comment ce fond se constitue-t-il ? Il est proposé l'hypothèse que le fond de conscience est l'émergence du souvenir laissé dans la première enfance par les modifications des flux tonicoposturaux en fonction des points d'appui du corps, modifications normalement coordonnées par les réflexes tonicoposturaux innés. À cette trame s'ajoutent les effets tonicomoteurs des réflexes sensorimoteurs innés et de la mise en oeuvre des schèmes d'action qui en dérivent, l'ensemble constituant une enveloppe tonicoposturale doublant le Moi-Peau décrit par Didier Anzieu. Sur ce fond, les premières perceptions s'annoncent comme une désorganisation temporaire du fonctionnement réflexe inné. Dans un second temps, les caractéristiques perceptives apportées par les sens s'inscrivent sur cette désorganisation, dessinant une forme sur un fond. Ainsi se construit un premier espace de pensée, espace projectif topologique où les dimensions ne sont pas prises en compte, et dont la surface n'a qu'une face, comme la bande de Moebius. Cet espace de pensée du bébé en constitue les limites, sans le séparer de sa mère. Pour l'enfant de 5 à 8 ans survient la capacité de penser l'espace non plus en termes topologiques mais en termes euclidiens, le temps en termes de continuum orienté du passé au futur, les objets en terme de nombre, de dimension, d'attribut et de représentation des transformations dont ils peuvent être l'objet ou l'agent. Il devient également capable d'abstraire les dimensions ou les propriétés des objets et de penser sur ces dimensions et ces propriétés. Comment surviennent ces nouvelles capacités ? Quels écueils peuvent mettre en danger ce développement en perturbant les processus d'élaboration des contenants de pensée et les processus d'apprentissage scolaires et non scolaires ?[résumé d'auteur] |