Titre : | Schizophrénie et condition humaine : abord daseinanalytique |
Auteurs : | Christophe Chaperot |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (80(1), 2015) |
Pagination : | 55-70 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
Noms propres BINSWANGER LUDWIGSANTEPSY CAS CLINIQUE ; CONTRE TRANSFERT ; DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ; PHENOMENOLOGIE ; PSYCHOTHERAPIE EXISTENTIELLE ; PSYCHOTHERAPIE INSTITUTIONNELLE ; SCHIZOPHRENIE ; TRANSFERT |
Résumé : | "Objectifs : La méthode de daseinanalytique a été inventée dans les années 1930 par Binswanger pour étudier les mécanismes psychopathologiques à l'oeuvre dans la schizophrénie. Il s'est appuyé pour se faire sur l'oeuvre de Heidegger parue en 1927 et intitulée 'Etre et temps' qui introduit de manière originale le 'Dasein' avec l'ambition d'un dépassement de la métaphysique pour une pensée ontologique. Binswanger va décrire le 'Dasein' (être au monde) dans la schizophrénie de manière globale là où Heidegger décrit trois modalités de son 'dévalement' ('on dit', 'curiosité', 'équivoque') et une modalité supplémentaire nommée 'souci'. Nous allons reprendre dans ce travail ces sous-catégories du Dasein pour argumenter que l'autisme schizophrénique : (a) relève d'un échec de la 'facticité', de la 'quotidienneté' et de la 'distantiabilité' ; (b) est une dimension nécessairement présente chez toute personne saine ou malade ouvrant sur l'idée d'un continuum entre la schizophrénie et la bonne santé. Méthode : Au préalable, la méthode daseinanalytique sera présentée et située dans son contexte, et ses principaux concepts seront définis. Les différentes sous-catégories du Dasein seront décrites et illustrées de vignettes cliniques afin de montrer la continuité des expériences vécues entre autisme schizophrénique et bonne santé. Résultats : L'utilisation des sous-catégories du Dasein permet de penser la schizophrénie comme une 'dimension' de la condition humaine et non comme une 'catégorie'. Discussion : La conception dimensionnelle de la schizophrénie permet de penser le contre-transfert dans ses opposés : fascination ou rejet. Cette proximité d'avec la schizophrénie peut amener le clinicien à des contre-attitudes iatrogènes. Penser cette proximité peut, a contrario, aider le clinicien à adopter une posture, une subjectivation thérapeutique. Conclusion : Une reprise daseinanalytique des sous-catégories du Dasein schizophrénique permet de concevoir une continuité entre autisme schizophrénique et bonne santé, ce qui aboutit à l'idée de la schizophrénie comme 'dimension' et non plus comme 'catégorie'. Les conséquences en termes de conception thérapeutique sont importantes puisque, d'une part, le 'contre-transfert' se pense de manière différente, et, d'autre part, le ' soin' va correspondre à l'aide au développement d'une 'facticité' assumée. Par ailleurs, aborder le problème de la schizophrénie de cette manière oblige à penser la possibilité de 'schizophrénies psychotiques' et de 'schizophrénies non psychotiques'.[résumé d'auteur]" |
Notes de contenus : | Bibliogr. |