Titre : | Approche anthropologique de la pratique diagnostique du 'trouble de l'identité de genre' |
Auteurs : | Laurence HERAULT |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (80(2), 2015) |
Pagination : | 275-285 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY ANTHROPOLOGIE ; DIAGNOSTIC MEDICAL ; ENQUETE ; IDENTITE SEXUEE ; TRANSGENRE |
Résumé : | Objectifs - Le trouble de l'identité de genre (TIG), tel que défini par le DSM, est utilisé couramment par les psychiatres français pour la prise en charge des personnes trans dans les équipes hospitalières spécialisées. L'objectif de l'article est d'interroger cette procédure diagnostique dans un contexte où le Trouble de l'identité de genre est objet de débats et de controverses et où la caractérisation pathologique de l'expérience transgenre est questionnée. Méthode - A partir d'une enquête ethnographique de terrain, effectuée entre 2005 et 2008 auprès d'une équipe hospitalière spécialisée, l'article se centre sur l'usage du Trouble de l'identité de genre dans la consultation psychiatrique en essayant de saisir ce qu'il impose et propose à toutes les personnes concernées, médecins et consultants, et ce qu'il laisse percevoir de notre conception de l'identité sexuée. Pour ce faire, il est proposé en premier lieu de ne pas retenir le terme d'autodiagnostic, mais de s'en tenir à ce qui est présenté par les consultants au plus près de ce qui est dit. Résultats - Trois modalités de déclarations ont ainsi pu être dégagées : des déclarations d'identité, des déclarations de situation et des déclarations d'intention. L'article montre quelles mises à l'épreuve elles subissent au cours de l'investigation psychiatrique. Discussion - Dans ce processus diagnostique de Trouble de l'identité de genre, l'identité sexuée est bien pensée comme subjective (le fait d'un sujet) mais dans une version de l'intériorité mentale, ce qui est assez bien en phase avec la version occidentale classique de l'identité sexuée où le genre est conçu comme une propriété des personnes. Conclusion - Cette manière de prendre en charge les choses n'est pas toujours aussi productive que les psychiatres l'imaginent. Si la plupart tiennent fermement au diagnostic et à sa validité, c'est parce qu'ils le voient comme le seul moyen de ne pas se fourvoyer dans une transition inappropriée. Pourtant, il n'est pas sûr que ce soit le diagnostic qui protège les différents protagonistes de ce risque comme le suggère la conclusion de l'article. [résumé d'éditeur] |
Notes de contenus : | Bibliogr. |