Résumé :
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Dans la conception du projet de soins en hôpital de jour, l'alliance avec la famille, partenaire incontournable, doit être recherchée. La prise en charge en hôpital de jour inscrite dans la durée, le plus souvent à distance de la crise, facilite l'installation de cette alliance soit dans le cadre de rencontres individuelles, soit dans celui de groupes de parole qui nous permettent aussi d'exprimer nos limites tant au regard de l'origine des manifestations pathologiques que dans leur résolution. Pour que l'institution hôpital de jour soit thérapeutique les dimensions du transfert et du contretransfert sont l'axe autour duquel les différentes interventions s'articulent. La réflexion, l'élaboration de ces dimensions, permettent de limiter l'écueil de la rivalité ou des projections réciproques entre famille et équipe. S'il est important de donner une place à la famille, il ne faut pas que cela se fasse au détriment de celle du patient qui doit demeurer l'interlocuteur essentiel. Il nous revient, à l'écoute du patient et de sa famille, de discerner qui porte le symptôme, qui en souffre, qui s'en plaint et parfois qui en tire profit. Dans le processus thérapeutique n'est-il pas en effet fréquent d'observer des résistances à ce qui risquerait de bouleverser un fonctionnement familial figé ? Bien souvent, grâce à l'alliance thérapeutique avec la famille, le patient peut évoluer favorablement et la culpabilité des parents se voit allégée. Parfois l'alliance thérapeutique est difficile à installer. Ne faut-il pas alors se garder de conclure hâtivement que les liens familiaux sont trop pathologiques pour envisager des soins ? Les concepts d'aliénation, de séparation-individuation tels qu'ils ont été définis par la psychanalyse éclairent la réflexion qui accompagne le processus de soins ainsi que d'autres modèles théoriques qui depuis plusieurs années enrichissent les réflexions et les pratiques. Le travail avec les familles prend nécessairement en compte les questions que nous venons d'évoquer mais aussi les dimensions sociales et éducatives et ce de façon différente selon qu'il s'agit d'enfants, d'adolescents, d'adultes ou de personnes âgées. Le retentissement que peut avoir au sein d'une famille la présence d'un malade n'aura pas les mêmes effets en fonction de la nature du lien et du degré de parenté. Comment vit-on le fait d'avoir un enfant malade, un conjoint, un membre de la fratrie ou un parent souffrant ? L'approche psychothérapeutique du patient et de sa famille ne trouve-t-elle pas là toute sa place ? Dans plusieurs pays nous assistons à l'adoption de dispositions modifiant le statut de la famille dans les décisions relatives aux soins. Quelles en sont les incidences sur les prises en charge en hôpital de jour ? Il nous faut de plus prendre en compte les profonds remaniements des configurations familiales : familles monoparentales, familles recomposées, familles homoparentales, familles adoptives. Ici, les travaux sociologiques et ethnologiques sur les structures familiales peuvent nous éclairer. C'est à l'ensemble de ces questions que nous vous invitons à réfléchir. [résumé d'auteur]
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