Titre : | Bonnes pratiques pour la prescription de thymorégulateurs à l'adolescence : une revue de la littérature |
Auteurs : | Guillaume Munch ; GODART N |
Dans : | ENCEPHALE (43(5), 2017) |
Pagination : | 464-470 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY ADOLESCENT ; ALLIANCE THERAPEUTIQUE ; ANTICONVULSIVANT ; AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE ; BENEFICE RISQUE ; INDICATION THERAPEUTIQUE ; OBSERVANCE ; PRESCRIPTION MEDICALE ; PSYCHOTROPE ; RELATION SOIGNANT FAMILLE ; SEL DE LITHIUM ; THERAPEUTIQUE MEDICAMENTEUSE ; THYMOREGULATEUR ; TROUBLE BIPOLAIRE ; TROUBLE DU COMPORTEMENT |
Résumé : | L'adolescence est un moment singulier du processus de maturation de l'individu. Les médicaments psychotropes peuvent avoir chez l'adolescent des profils d'efficacité et de tolérance différents de ceux notés à d'autres âges de la vie. Limitant notre propos à une seule classe pharmacologique, nous nous posons dans ce travail la question suivante : dans quelles indications et selon quelles modalités les thymorégulateurs devraient-ils être prescrits aux adolescents ? Le lithium dispose de la plus ancienne autorisation de mise sur le marché (AMM) en France et aux États-Unis dans le cadre du trouble bipolaire à l'adolescence. Il présenterait également, hors AMM, un intérêt dans les troubles du comportement. Le lithium nécessite une surveillance biologique régulière et exige une bonne observance. Aucun anticonvulsivant ne possède l'AMM dans le cadre du trouble bipolaire à l'adolescence. Pourtant l'American Academy of Child and Adolescent Psychiatry (AACAP) recommande le divalproate de sodium comme un des traitements de première intention de la manie. Enfin, les antipsychotiques de deuxième génération (ADG) ont obtenu une AMM pour le trouble bipolaire : en France, uniquement l'aripiprazole, mais aux États-Unis également la rispéridone, l'olanzapine et la quétiapine. De plus, les ADG figurent dans les recommandations consacrées aux troubles du comportement de l'adolescent et publiées par l'AACAP et le National Institute for Health and Clinical Excellence. Leurs effets secondaires sont métaboliques, moteurs et cognitifs. Les données épidémiologiques de prescription de psychotropes se trouvent partiellement en concordance avec les recommandations précitées. D'une part, il existe effectivement une tendance pour un usage préférentiel des ADG, mais d'autre part, le lithium n'est quasiment pas prescrit chez l'adolescent, plus rarement que les anticonvulsivants (à visée thymorégulatrice). Ainsi, malgré l'absence d'AMM, ces dernières molécules sont parfois préférées au lithium – en raison de sa dangerosité en cas d'inobservance ou d'intoxication volontaire –, ou aux ADG – en raison de leur profil de tolérance. En tout cas, quel que soit le médicament prescrit, une question cruciale est celle de l'observance et de l'alliance thérapeutique, avec l'adolescent mais aussi avec ses parents.[résumé d'auteur] |