Titre : | Reconnaissance émotionnelle chez les enfants de 3 ans en fonction du sommeil et du risque de dépression |
Auteurs : | Flora Bat Pitault ; David Da Fonseca ; FLORI S ; PORCHER GUINET V ; STAGNARA C ; PATURAL H ; FRANCO P ; C. Deruelle |
Dans : | ENCEPHALE (43(5), 2017) |
Pagination : | 416-422 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
SANTEPSY DEPRESSION ; ENFANT ; ETUDE DE COHORTE ; EXPRESSION DE L'EMOTION ; FACTEUR DE RISQUE ; FONCTION COGNITIVE ; INTERACTION PRECOCE ; RELATION MERE ENFANT ; SOMMEIL |
Résumé : | Le but principal de cette étude était de vérifier si les très jeunes enfants 'à risque' de dépression présentent un biais émotionnel négatif qui est une des caractéristiques de cette pathologie. Nous avons également évalué les compétences de reconnaissance des émotions chez des enfants de 36 mois et leurs liens avec le sommeil. Cent trente-trois enfants âgés de 36 mois, issus de la cohorte AuBE, ont passé une tâche de reconnaissance des émotions faciales de joie, colère et tristesse. Les fonctions cognitives ont été évaluées par la WPPSI III et différents paramètres du sommeil ont été enregistrés via des questionnaires auprès des mères à 6, 12, 18, 24 et 36 mois après la naissance. Parmi ces enfants, 21 avaient une mère avec au moins un antécédent de dépression (13 garçons) et constituent le groupe à haut risque et 19 enfants (8 garçons) nés de mères n'ayant aucun antécédent de dépression, le groupe à faible risque de dépression (ou groupe contrôle). Les enfants de 36 mois reconnaissent significativement mieux la joie que les autres émotions avec une meilleure capacité de reconnaissance globale chez les filles que chez les garçons et une corrélation positive entre la capacité de reconnaissance globale et l'indice verbal du quotient intellectuel. On retrouve également une corrélation négative entre le temps de sommeil à 18 et à 24 mois et la reconnaissance de l'émotion de tristesse, entre les difficultés au coucher à 18 mois et la reconnaissance de la joie et positive entre l'heure du lever à 24 mois et les performances globales de reconnaissance des émotions. Enfin, les garçons du groupe à haut risque reconnaissent sélectivement mieux la tristesse que les garçons du groupe contrôle. Cette étude confirme une reconnaissance des différentes émotions liée au développement et un avantage féminin ainsi qu'un lien avec les capacités langagières dès 36 mois de vie. Nos résultats montrent surtout qu'on retrouve, dès ce jeune âge, un lien entre les caractéristiques du sommeil et la capacité de reconnaissance émotionnelle ainsi qu'un biais négatif dans cette reconnaissance émotionnelle chez les garçons à haut risque de dépression. [résumé d'auteur] |